Claude Sterckx me fait toutefois remarquer qu'il y a une différence essentielle entre Arthur et le dieu connu en Irlande comme Dagda et en Gaule comme Jupiter : autant celui-ci est paternel, au sens de père de nombreux enfants (Ollathair, « père universel » !), autant Arthur est caractérisé par une absence de descendance. Son caractère de roi guerrier le rapprocherait alors d'un autre dieu irlandais, précisément sans enfant, Nuada, connu dans l'antiquité celtique sous le nom de Nodons, et assimilé à Mars : Arthur serait donc l'équivalent gallois, historicisé, de Nuada, et la royauté « ursine » concernerait aussi bien celle qui se bat (Arthur) que celle qui ne se bat pas (Math).- Je ne peux plus admettre cette interprétation : le Nodons britannique est clairement un dieu marin, un équivalent de Poséidon ; certains textes donnent à Nuada des enfants, et sa « royauté » est toute passagère : elle est, dans les textes irlandais, subordonnée à celle de Lug, qui est le vrai roi durant la « Seconde Bataille de Mag Tured ».