LES SITES LIÉS À MÉLUSINE


C'est évidemment dans le Poitou que se concentrent les lieux mélusiniens. On retrouve cependant ce personnage dans d'autres régions, éventuellement sous un autre nom.

dans l'Allier (03) :
- une apparition de Mélusine est signalée à Beaulon.

dans l'Aube (10) :
- Méleusine apparaît la nuit dans les ruines des tours Sainte-Parize, à
Chacenay. On dit qu'il s'agirait de Méleusine de Broye qui, au Moyen Age, aurait profité de l'absence de son mari, parti en guerre, pour s'y faire aménager un vaste réservoir afin de s'y baigner, initiative qu'elle n'a pas fini d'expier.
- on note un château de la Merlusaine à Piney.

dans les Bouches-du-Rhône (13) :
- c'est à Rousset que Gervais de Tilbury situe une légende mélusinienne.

dans la Charente-Maritime (17) :
- les dolmens d'Ardillières, de La Jarne, de Clavette et de la Pierre Fouquerie sont tombées de la dorne de Mélusine, surprise par le lever du jour alors qu'elle emportait des pierres de Châtelaillon à l'abbaye de Maillezais.
- Mélusine, déguisée en pauvresse une nuit de tempête, se voit refuser l'hospitalité dans l'ancienne ville de Châtelaillon. Elle maudit la ville à laquelle elle enlève une pierre chaque nuit, et qui sera engloutie.
- c'est la Vierge (autrement dit Mélusine ?) qui a laissé tomber les dolmens de Montguyon et de La Vallée.
- les fortifications et la ville de La Rochelle sont dues à Mélusine. La tour Saint-Nicolas, sur le port, était autrefois appelée Tour de Mélusine.
- Mélusine construit le château et la ville de Pons. Une légende évoque une anguille, logeant au fond d'un puits, qui fait tinter une clochette qu'elle porte au cou pour annoncer la mort du seigneur local.
- Mélusine est à l'origine de la ville de Saintes. Elle en bâtit le château et le pont, et l'on interprète la figure d'une sirène sur un chapiteau de l'église Saint-Eutrope comme étant son image..
- on relève un lieu-dit "Mélusine" au Thou.

dans la Côte-d'Or (21) :
- Mélusine est supposée habiter au fond de puits, à Salmaise et à Ménétrieux-le-Pitois, et on menace les enfants peu sages de les y jeter.
- la fée Louise hante le département.

Mélusine au bain
à Saint-Sulpice de Fougères. Telle une sirène,
elle tient le miroir
et peigne ses longs cheveux.

dans la Drôme (26) :
- un trou dans le mur du château de Montelier est désigné comme Fontaine ou Trou de Mélusine. Elle était censée y passer sa queue de serpent.
- un lieu-dit "Mélusin" est signalé à Saint-Christophe-et-le-Laris.

dans l'Ille-et-Vilaine (35) :
- la tour Mélusine du château de Fougères, ainsi qu'une sculpture de l'église Saint-Sulpice, rappellent la présence des Lusignan en ces lieux au XIIIème siècle. C'est Mélusine qui construisit le château. Un jour, alors qu'elle était dans sa tour, le Diable a voulu l'enlever. Mais elle a résisté et le tentateur, en s'enfuyant, a heurté le clocher de Saint-Sulpice qui en est resté tordu. On raconte aussi que Mélusine avait tué son père qui maltraitait sa mère, et qu'en punition, elle a été condamnée à devenir chaque samedi femme serpent. Elle se réfugia alors dans un souterrain du château. Mais, surprise par son mari, elle y fut enfermée, jusqu’au jour où elle s’envola dans un cri.

dans l'Indre (36) :
- Mélusine construit le château d'Issoudun.
- à Mérigny, Mélusine enlève des fillettes qui se promènent seules.

dans l'Isère (38) :
- après s'être enfuie du Poitou, Mélusine se serait réfugiée dans les montagnes de Villards-de-Lans, et se serait installée à Sassenage, dans une grotte du Furon, où l'on pouvait voir sa table de pierre, et la cuve où elle se baignait le samedi. L'histoire se répète là, avec le seigneur de Sassenage qu'elle séduit, avec lequel elle se marie et a un fils, et qui brise l'interdit du samedi : elle disparaît alors à jamais, mais continue à annoncer la mort de ses descendants. Près de la grotte, une fontaine servait à pronostiquer l'importance des moissons et vendanges à venir.

dans le Jura (39) :
- on raconte qu'à
Dôle, une "Mélusine" à demi-nue assistait à la messe chaque matin dans l'église des Carmes. Deux loups qui l'accompagnaient, l'attendaient à la porte.
- un serpent ailé, nommé "Mélusine" logeait dans la tour de Vadans. Il s'git d'une femme-couleuvre, maudite par les fées et condamnée à revenir tous les sept ans dans son château. Elle devient au bout de cent ans un serpent ailé qui voltige parfois de son château à celui de Vaugrenans, et qui boit l'eau de la Cuisance.

dans la Loire (42) :
- Marcilly-le-Châtel était le lieu de résidence du comte de Forez, et Mélusine y a à ce titre séjourné. Une sculpture de l'église la montrait allaitant des serpents.

dans la Loire-Atlantique (44) :
- Guérande apparaît deux fois dans l'histoire de Mélusine : Raimondin vient y reconquérir des terres qui appartenaient à sa famille, et Geoffroy la Grand'Dent y combat le géant Gardon (nom dont les consonnes renvoient directement à "Guérande"). On mentionne dans les environs un lieu-dit "Mélusine".
- c'est Mélusine qui apporte le Rocher de la Vache, à Sévérac.

dans la Haute-Marne (52) :
- à Langres, où se situait l'un des antécédents de l'histoire de Mélusine, une Fontaine aux Fées est associée à des craintes légendaires qui impliquent une colombe, une sirène et un dragon.

dans la Meuse (55) :
- Ligny-en-Barrois possède un donjon de Mélusine, et elle est réputé avoir séjourné au château, le maréchal de Luxembourg qui est enterré dans l'église étant un de ses descendants.

dans le Morbihan (56) :
- Jean Markale note près de Guénin une légende mettant en scène une serpente ailée qui se lève le matin à l'est pour se coucher le soir à l'ouest, et il signale deux mamelons du Mané-Gwenn formés par les pierres tombées du tablier de la Mère du Diable.
- Mélusine est enterrée auprès de Raimondin, à Sarzeau, dans le couvent des Trinitaires. C'est d'ailleurs elle qui avait édifié ce couvent, ainsi que le château de Suscinio, près de là, qu'elle habitait, et un souterrain reliant les deux lui permettait de se rendre à la messe le dimanche, en carrosse traîné par des boeufs, ou en bateau. Elle est toujours réputée hanter ce souterrain légendaire.

dans la Nièvre (58) :
- le château de Rozemont, à Luthenay, est l'oeuvre inachevée de fées. Une serpente-volante y garde un trésor.

dans la Seine-et-Marne (77) :
- une source, près de Voulangis, sur un terrain qui fut nommé Mélusine", porte le nom de Mare Luisienne. Le Puits de la Lune, près de là, est supposé abriter le "Poisson à tête de femme", que les mères menacent de faire voir à leurs enfants.

dans les Deux-Sèvres (79) :
- Mélusine construit le château de Béceleuf et, depuis sa destruction, elle habite sous le roc Cervelle, d'où elle pousse des cris pour effrayer les voyageurs. C'est en urinant qu'elle engendre une source qui s'écoule vers l'Autize en hiver, ainsi que l'eau qui suinte d'une salle basse du château.
- on pouvait voir au pied de la tour de Châtillon, à Boussais, la fosse où Mélusine se baignait, autrefois désignée comme "la Gourre à Madame".
- c'est une fée, et probablement Mélusine, qui construit l'église de Celles-sur-Belle, à laquelle une pierre manque toujours.
- on note un lieu-dit "Fossé de la Mère Lusine" à Champeaux (Champdeniers). Et la Butte de Saint-Thomas, sur la route de La Lande, est tombée de la dorne de Mélusine.
- l'église de Clussais a été bâtie par Mélusine, en déplaçant les pierres que l'on posait à La Pommeraie pour la construire là. Dans le transport, elle laisse tomber de son tablier la butte de Montails, autrefois nommée "Dornée de la Mélusine".
- Mélusine construit en trois nuits le château Salbart, à Echiré, qui est resté inachevé. Elle en sortait la nuit par la grotte de la Mère Lusine pour se rendre au sabbat.
- Mélusine édifie le château du Coudray-Salbart, à La Fontaine-Braye, en trois nuits au clair de lune,en transportant tours et murailles dans son tablier. On y entend toujours ses cris la nuit.

- Mélusine construit le château de Melle.
- Mélusine construit l'église de Ménigoute, mais doit s'enfuir au chant du coq, laissant le travail inachevé.
- c'est à Mélusine que l'on doit la flèche de Notre-Dame et la forteresse aux deux tours jumelles de Niort.
- Mélusine fait construire le château de Parthenay, et la ville était le fief de la famille des Parthenay-Larchevêque, dont Mélusine était l'ancêtre.
Les ruines des châteaux
de Pouzauges
et de Tiffauges
- Mélusine édifie l'église de Parthenay-le-Vieux, et, surprise par le jour à la fin de la troisième nuit des travaux, elle laisse le travail inachevé. L'empreinte de son cheval reste sur la dernière pierre qu'elle voulait fendre.

- la butte de Corloux, au sud de Saint-Coutant, est une dornée de Mélusine.
- Mélusine est à l'origine de la tour et de la ville de Saint-Maixent. Et la Butte d'Alaric est une dornée de Mélusine (ou un étron de Gargantua).
- Mélusine construit l'église de Saint-Marc-la-Lande.
- un ancien lieu-dit à Septvret était nommé "le Plan de la Merlusine".

- Mélusine bâtit l'ancienne église de Verruyes, dont elle porte chaque nuit les pierres à partir du lieu où l'on avait décidé de la construire. Une fenêtre manque toujours au clocher.
- les Trois Pierres de Vouillé : la Pierre qui Vire, près de l'ancien Chemin des Dames, et les Pierres de Justice, autrefois sur la route de Prahecq, sont tombées de la dorne de Mélusine alors qu'elle bâtissait le château Salbart.
- c'est à Mélusine que l'on doit la voie romaine qui allait de Niort à Parthenay, et qui était connue sous le nom de Fossé de la Mère Lusine.
- la tour de Melzéard a été bâtie par Mélusine, et elle possédait à sa base une grotte et un puits.

dans la Vendée (85) :
- une légende circulait à La Nouette, sur Saint-Philbert-du-Pont-Charrault, près de Chantonnay, impliquant Mélusine et des fadets. Les pierres dans la rivière, et notamment la Pierre Bouclière, sont tombées de son tablier. Et, au nord de Chantonnay, Mélusine laisse tomber trois pierres de son t
ablier aux Roches Baritaud, et fait du même coup surgir trois sources.
Les sinuosités de Mélusine, sur la Tour Mélusine,
à Vouvant,
répondent à celles de la Mère qui coule à ses pieds.
- le château de Châteaumur, sur Les Châtelliers-Châteaumur, est dû à Mélusine.
- c'est Mélusine qui aurait construit l'aqueduc de Fontenay-le-Comte
.
- c'est Mélusine qui, en récupérant les pierres de Châtelaillon, édifie l'abbaye de Maillezais, qui sera incendiée par son fils Geoffroy-la-Grand'Dent.

- le château de Mervent fut construit nuitamment par Mélusine, et c'est de celui-ci qu'elle s'envole après la trahison de Raimondin.
- la ville et le château de Pouzauges ont été construits en une nuit par Mélusine, et a été par la suite, comme l'ensemble de l'oeuvre de Mélusine, voués à une lente désagrégation.
- Mélusine déplace l'église de Saint-Paul-en-Pareds.
- Mélusine est à l'origine de la ville de Talmont.
- la forteresse de Tiffauges a été édifiée par Mélusine.
- Mélusine érige, avec "trois dornées de pierre et une goulée d'eau ", les sept tours de Vouvant.
C'est peut-être de là, et non de Mervent, que Mélusine s'envole.

dans la Vienne (86) :
- la Tour Granne, à Béruges, a été édifiée par Mélusine, et c'est au nom de celle-ci que saint Louis aurait renoncé à la détruire.
- l'abbaye de Valence, dans une boucle de la Dive, à Couhé, fut bâtie en une nuit par Mélusine. Ce faisant, elle laisse tomber de sa dorne le tas de pierre de la Grand'Roche.
- à Jazeneuil, un Rocher aux Fées est sans doute à rattacher au personnage de Mélusine.
- un serpent volant est signalé dans les souterrains du château de la Ferrandière, à Jouhet (http://www.medievact.com).
- c'est sur le site de Lusignan, à la Fontaine de Sé (Font-de-Cé), au sein de la forêt de Coulombiers, que Mélusine apparaît à Raimondin, et ce fut la première ville fondée par elle, la première place-forte dont elle assure l'édification. Elle creuse de là, d'un coup de pied, un souterrain qui va jusqu'aux arènes de Poitiers, et le Terrier du Puisais est alors formé lorsque de la terre s'est échappée d'un trou de sa dorne. C'est également elle qui construit l'église Notre-Dame. On désigne les habitants de Lusignan sous le nom de "Mélusins".
- Mélusine bâtit le château de Mirebeau.
- Mélusine construit le château de Montreuil-Bonnin.
- c'est Mélusine qui construit les arènes de Poitiers, et qui, à partir de là creuse des souterrains les reliant à Lusignan et à Jazeneuil. Elle est également à l'origine de l'aqueduc proenant de Fleury.
Dans ces travaux, elle laisse tomber le dolmen de la Pierre Levée, à Montbernage. - une tour à Marmande (Vellèches) possédait 365 marches. Mélusine en montait une chaque nuit, pour s'envoler à la fin de l'année, et recommencer son escalade.
- Mélusine s'opposant à sa construction, le château de Vouillé était déjà en ruines avant d'être achevé.

dans les Vosges (88) :
- c'est Mélusine qui fonde Lusse, près duquel on trouve des lieux-dits Haute et Basse Merlusse. Et Merlusse apparaît au haut de la tour de Warde de Wissembourg.
- on évoquait, aux environs de Saint-Dié, une Merlusine, fée à queue de poisson, qui figure sur un chapiteau de la cathédrale.

dans l'Yonne (89) :
- Mélusine habite le château de Maulnes, près d'Arthonnay. Elle enlève les enfants et terrorise les environs. Les villageois se sont un jour révoltés contre elle, mais elle a incendié le village avant de se jeter au fonds d'un puits en criant, ce qui ne l'empêche pas de continuer à hanter les lieux. Les enfants ajoutaient à un tas désigné sous le nom de "tombeau de Mélusine", à Maison Rouge en invectivant : "Tiens, voilà pour Mélusine !"
- un lieu-dit Méluzien a été noté en face de granges de Vèvre, près d'Avallon.



* dorne : le tablier, dans les régions de l'Ouest. Comme le remarque G.-E. Pillard, il ne s'agit pourtant par du simple "devantiau" de la femme, mais de "la partie du corps comprise entre la ceinture et les genoux de la femme assise", autrement dit le giron maternel, le "creuset où s'élabore la vie"..