Charlemagne
s'affirme comme une des grandes figures fondatrices de l'histoire
européenne. Son uvre fut considérable tant au
niveau militaire que des institutions civiles. Il fut même
canonisé
en 1165 par Pascal III. Mais celui-ci étant un antipape,
il n'a jamais été vraiment reconnu comme saint par
l'Église officielle. Ce qui ne l'empêche pas d'être
souvent paré d'une auréole, ni de figurer parmi les
saints tutélaires de la France. Louis XI n'a d'ailleurs pas
hésité, en 1475, à rendre son culte obligatoire
dans tout le royaume.
Les chansons
de geste le montrent alternativement comme un empereur sage et magnanime,
ou comme un félon, indigne d'exercer le pouvoir. Les souverains,
qui se succéderont tout au long des siècles, revendiqueront
son ascendance ou bien rejetteront sa paternité. Il constitue
un parfait exemple de l'importance de la légende pour l'action
politique.
Son origine
germanique et son esprit conquérant expliquent le discrédit
passager où il est dernièrement tombé chez
nous. Mais la promotion de l'Europe pourrait lui permettre de retrouver
une place dans notre imaginaire.
Au-delà
même des grandes épopées dont il fut le protagoniste,
sa dimension légendaire a profondément marqué
la mémoire populaire. Il a de cette façon acquis une
stature qui se joue de la réalité historique et qui
brouille les cartes.
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