Lancelot
est, depuis la fin du XIIème
siècle, un personnage de roman qui ne cesse de flatter l'imagination
et de susciter interprétations et commentaires.
C'est, avec
Chrétien de Troyes qui l'introduit à la cour du roi
Arthur, qu'il apparaît dans la littérature française,
avant d'être repris par les auteurs germaniques et britanniques.
Mais on n'en trouve pas trace dans les traditions de la Bretagne
armoricaine.
Il représente
l'idéal chevaleresque et la courtoisie du Moyen Âge
portés à leurs points de perfection. Il devient le
héros des Chevaliers de la Table Ronde. Mais il est
en même temps vulnérable et faillible. Si son indéfectible
amour pour la reine Guenièvre illumine sa vie et lui
permet d'accomplir les plus grandes prouesses, la faute qui y est
attachée l'empêche de mener à terme la mission
spirituelle qui l'attendait. Et, ardent et irréprochable
défenseur du monde arthurien, c'est lui qui finalement en
provoque la ruine.
Cette figure
ambiguë dépasse cependant le strict domaine littéraire,
et l'on ne peut manquer de déceler, dans la complexité
de son personnage, des traits relevant de traditions religieuses,
légendaires et mythiques. Son image s'en trouve enrichie
de nouvelles facettes.
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