Du
fait de sa position symbolique au moment où les jours commencent
à raccourcir, le lendemain du solstice d'été, la
Saint-Jean est l'objet d'importantes manifestations. Au-delà de
la célébration propre au saint,
elles consistent, ou consistaient essentiellement en : Ces manifestations, très largement répandues sur le territoire français, ne sont d'ailleurs pas limitées au jour et à la vigile de la fête du saint, mais elles se déroulent jusqu'à la Saint-Pierre-et-Paul, le 29 juin : période qui est désignée comme "cycle de la Saint-Jean". On assiste là, devant l'impossibilité d'abolir des pratiques bien ancrées dans la tradition populaire, d'origine évidemment païennes, à une tentative de christianisation de ces pratiques. Aujourd'hui; les feux sont parfois bénis et allumés par l'autorité ecclésiastique, ce qui les fait en quelque sorte entrer dans l'orthodoxie, et autorise les assistants à recueillir les tisons sans qu'ils soient pour autant taxés de superstition. Les rites ne s'en réfèrent pas moins à d'ancestraux gestes communautaires et propitiatoires : La préparation du bûcher fait appel à la participation de chacun (avant d'être réservée aux plus jeunes). La circumambulation avant l'allumage du feu correspond à une sorte d'encerclement magique. Le feu, situé sur une hauteur, est conçu pour être aussi brillant que possible (avec éventuellement ajout de pièces pyrotechniques) : il doit être vu de loin. Dans certains cas, on s'efforçait de lui faire émettre une épaisse fumée pour écarter esprits malfaisants et mauvaises influences, voire pour attirer les nuages et la pluie par magie sympathique. Le passage des bêtes dans la fumée ou les sauts pas-dessus le feu sont plus des moyens de se prévenir contre les maladies et les mauvais sorts, que des rites de fécondité, de même que le fait de passer plantes, herbes et fleurs dans la fumée leur ôte tout caractère nocif et renforce leurs vertus Et les tisons, ramenés chez soi, protègent de certaines calamités, et tout particulièrement de l'orage. Il est par ailleurs coutumier d'aller les "herbes de la Saint-Jean" - des plantes reconnues par la médecine populaire - dans la nuit du 23 au 24 juin. Leurs pouvoirs sont réputées être alors décuplés. Moment pivot dans le déroulement de l'année, la Saint-Jean est, comme Noël à l'autre bout du calendrier, un temps périlleux où tout risque de basculer : les sorciers et sorcières sont particulièrement actifs la nuit qui la précède, et c'est, en Bretagne, un des moments où les âmes de l'Anaon, toutes les âmes en peine, se rassemblent. C'est encore cette nuit-là que, de même qu'à Noël, nombre de pierres tournent sur elles-mêmes, en révélant des trésors.
Bibliographie
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